François MITTERRAND caractérisait la cohabitation par « La Constitution, rien que la Constitution et toute la Constitution ». En effet, cette situation marque un certain retour vers la lettre constitutionnelle, qui peut être quelque peu modifiée par le fait majoritaire.
La cohabitation est une situation politique accidentelle marquée par le partage de l'exécutif entre une majorité descendante et une opposition montante qui peut résulter, avant l'expiration du mandant d'un Président de la République issu d'une tendance, d'un renversement de la majorité parlementaire aux élections législatives. Cette cohabitation trouve son fonctionnement dans la Constitution elle-même ; elle représente l'ensemble des règles suprêmes fondant l'autorité étatique, organisant ses institutions, lui donnant ses pouvoirs et souvent lui imposant des limitations, en particulier en garantissant les libertés aux citoyens ou sujets.
Ce sujet soulève un paradoxe : la cohabitation n'a pas été prévue par les constituants de 1958 mais elle est la seule à permettre l'application stricte de la Constitution. En effet, en période de cohabitation, les deux pôles de l'exécutif, le Président de la République et le Premier Ministre, respectent à la lettre leurs attributions et pouvoirs respectifs. Alors qu'en période majoritaire, on observe que le Premier Ministre est plus effacé et agit sur les recommandations du Président.
Cette prééminence du Chef de l'Etat est un aboutissement logique à l'évolution de ce rôle tout au long des Républiques précédentes, en particulier les IIIème et IVème Républiques. En effet, face à un
Parlement tout puissant, le Président n'avait qu'un rôle très effacé et purement représentatif, laissant aux parlementaires les rênes de l'Etat. Pour réagir les constituants de 1958, sous la direction du Général DE GAULLE et de DEBRE, ont prônés un exécutif fort et une prééminence du Président (« Monarque Républicain »). DE GAULLE et DEBRE militaient tous les deux pour un Président arbitre, au dessus de la mêlée politique ; cependant DE GAULLE souhaitait aussi un Chef de l'Etat qui animerait la vie politique. C'est ainsi la vision complète du Général qui va l'emporter, mais elle sera quelque peu mise à mal lors du retour à la lettre constitutionnelle, puisqu'en effet, nous assisterons à un déséquilibre le l'exécutif en faveur du Premier Ministre.
Il s'agit à présent de s'interroger sur la cohabitation et ses effets sur le pouvoir exécutif, ainsi que sur le déséquilibre de l'exécutif constaté lors d'une « coexistence » à l'intérieur même de celui-ci. La tendance d'un Président de la République fort et celle d'un Premier Ministre affaibli lors d'un fait majoritaire est-elle renversée sous une cohabitation ?
Intéressons-nous tout d'abord, aux relations au sein de l'exécutif lors d'une cohabitation. Pour ce faire, observons ces mêmes relations, parallèlement, lors d'un fait majoritaire et lors d'une dyarchie du pouvoir exécutif (I). Analysons ensuite, le déséquilibre de l'exécutif, qui conduit à une limitation du pouvoir présidentiel reconnu (II).
[...] La lettre de la Constitution est alors respectée. Le Premier Ministre, quant à lui, dirige l'action du Gouvernement (article 21 de la Constitution), donne des instructions aux ministres, arbitre et coordonne leur travail. Il est l'intermédiaire entre le Gouvernement et le Parlement. Il dispose de l'initiative des lois et signe les projets de lois (et non le Président), et est le seul à pouvoir engager la responsabilité du gouvernement devant les chambres. Il est responsable de la défense nationale (article qu'il doit concilier avec le rôle de Chef des Armées du Président (article 15). [...]
[...] Bien que certainement inconstitutionnelles, les pratiques de captation du pouvoir exécutif par le seul Président sont légitimées par l'accord tacite des autres autorités institutionnelles et des citoyens. Bibliographie - La cohabitation - par Ardant, Philippe., Duhamel, Olivier (1950- . Peyrefitte, Alain, 1925-, Paris : Seuil - Alternance et cohabitation sous la Ve République - Jean Massot ; préface de Georges Vedel, Paris : Documentation française Notes et études documentaires ; 5058 - La cohabitation - Christiane Gouaud, Paris : Ellipses, 1996. [...]
[...] C'est ainsi la vision complète du Général qui va l'emporter, mais elle sera quelque peu mise à mal lors du retour à la lettre constitutionnelle, puisqu'en effet, nous assisterons à un déséquilibre le l'exécutif en faveur du Premier Ministre. Il s'agit à présent de s'interroger sur la cohabitation et ses effets sur le pouvoir exécutif, ainsi que sur le déséquilibre de l'exécutif constaté lors d'une coexistence à l'intérieur même de celui-ci. La tendance d'un Président de la République fort et celle d'un Premier Ministre affaibli lors d'un fait majoritaire est-elle renversée sous une cohabitation ? [...]
[...] : promulgation de la loi (articles 10 et initiative de certaines lois (à la place du Gouvernement), nomination et démission des membres du Gouvernement, présidence du conseil des ministres et la signature des décrets et ordonnances. Les pouvoirs partagés sont l'enjeu des relations au sein de l'exécutif. Lorsque le Président est assuré du soutien de l'Assemblée Nationale, il les capte à son profit à chaque fois qu'il le souhaite, c'est lui qui, en réalité, décide et le Premier Ministre en fait qu'entériner les décisions. [...]
[...] La cohabitation marque-t-elle un retour à la Constitution ? François MITTERRAND caractérisait la cohabitation par La Constitution, rien que la Constitution et toute la Constitution En effet, cette situation marque un certain retour vers la lettre constitutionnelle, qui peut être quelque peu modifiée par le fait majoritaire. La cohabitation est une situation politique accidentelle marquée par le partage de l'exécutif entre une majorité descendante et une opposition montante qui peut résulter, avant l'expiration du mandant d'un Président de la République issu d'une tendance, d'un renversement de la majorité parlementaire aux élections législatives. [...]
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