Un nouveau blog crée toutes les six secondes en France, plus de trente millions de blogs aux Etats-Unis : force est de constater que les blogs apparaissent comme l'un des phénomènes les plus marquants du web de ces dernières années. Le mot blog a même été considéré par le dictionnaire américain Merriam-Webster comme le mot de l'année 2004.
Le terme weblog contraction des termes « web » (toile) et de « log » (journal), a été utilisé pour la première fois en décembre 1997 par John Barge sur son blog personnel. Une nouvelle contraction va être opérée par Peter Merholz au début de l'année 1999 donnant véritablement naissance au mot « blog ». Ce dernier est un site web sur lequel une ou plusieurs personnes s'expriment librement sur la base d'une certaine périodicité. Considéré comme un instrument de communication généralisé sur la toile, le blog permet à tout un chacun de donner son point de vue, de multiplier les sources d'informations ou encore de s'exprimer sur les sujets de son choix. Il est également considéré comme un format qui prend la forme de textes, de liens d'hypertexte ou d'images publiées « au fil de l'eau » en général par un auteur unique à titre personnel et par conséquent souvent vu comme un carnet de bord ou un journal intime numérique. Ce support est interactif : les visiteurs peuvent réagir au contenu publié par le biais de commentaires, donnant lieu à de véritables forums de discussion entre le blogueur et ses lecteurs. L'innovation de ce concept repose aussi sur la simplicité de sa création et les innombrables possibilités qu'il offre aux blogueurs (les néophytes peuvent facilement rejoindre une communauté de blogs). En France, d'abord tenus par des adolescents, la tendance du blog s'est étendue aux plus âgés. Le monde des affaires, des journaux, des politiques et le secteur associatif se sont aussi emparés de l'outil, en tant que nouveau média de masse. Les blogs participent donc désormais aux stratégies de communication des entreprises, des associations, des auteurs, des personnes en recherche d'emploi. Les blogs peuvent également faire figure de « contre-pouvoirs » par rapport aux médias traditionnels.
Le blog constitue donc un moyen d'expression complètement inouï, d'une puissance inconcevable qui permet non plus à un tout petit nombre mais à tout un chacun de s'exprimer librement. Véritable agora du XXIème siècle, le blog consacre pleinement le principe de liberté d'expression et entérine le projet d'une démocratie où chacun aurait désormais droit à la parole. Véritable chance pour la démocratie participative puisqu'il permet théoriquement au plus grand nombre de s'exprimer, le concept de blog a d'ailleurs été repris par Ségolène Royal dans son forum participatif « Désirs d'avenir », où chacun peut formuler son opinion sur un sujet donné. Conforme à la prédiction d'Andy Warhol selon laquelle « chacun disposera un jour de ses quinze minutes de gloire », l'individu peut désormais construire son espace personnel, diffuser dans le monde entier son opinion, ses pensées mais aussi réagir sur des sujets très divers.
Si le blog apparaît comme un outil révolutionnaire qui favorise la liberté d'expression de chacun, on peut cependant craindre des dérives notamment l'émergence d'opinions anti-démocratiques et l'apparition de propos injurieux ou nuisibles à autrui. Il faudra alors se poser la question de la limitation de la liberté d'expression sur les blogs. D'autre part, l'idée même de démocratie numérique montre ses limites puisque le blog repose sur un outil technologique qui en présuppose la maîtrise et les capacités cognitives.
Les paradoxes avec Internet et les blogs se révèlent nombreux. Ainsi si certains craignent une surveillance accrue de leurs activités via Internet, d'autres pointent du doigt une liberté sauvage sur la toile web. Plus spécifiquement pour le blogs, comment un espace comme celui-ci peut-il être considéré comme un journal intime alors même que n'importe quel individu du monde entier y a accès grâce au moindre clic de sa souris. ? Notre exposé interrogera dès lors la question du vide juridique supposé. Le blog, lieu par excellence d'une liberté d'expression moderne, n'est-il pas la preuve d'un droit devenu caduc face aux nouvelles technologies ? En résumé, Internet et la blogosphère ne vont-ils pas plus vite que le droit ? Notre thèse sera la suivante : plutôt que de parler de « vide juridique », il nous faut plutôt évoquer des « carences ».
Pour ce faire, il s'agira dans un premier temps de révéler un cadre juridique préexistant applicable au blogs mais insuffisant. Néanmoins on est loin d'un droit dépassé, il montre face aux blogs sa capacité à s'adapter et à évoluer.
[...] Le blogueur peut donc également voir sa liberté d'expression restreinte dans le cas où ses propos peuvent être préjudiciables à l'activité de l'entreprise. Si la liberté d'expression englobe la liberté de parler de son travail, de ses projets ou encore la possibilité de transmettre des informations, le blogueur est tenu de respecter les clauses de son contrat de travail notamment s'il existe une clause de non concurrence ou s'il est tenu au secret professionnel. Il ne peut par exemple divulguer les inventions brevetées réalisées par son entreprise. [...]
[...] Dans les lignes qui suivent nous allons nous intéresser à ce cadre juridique et voir ses grandes lignes. Il faut savoir que le blog, même s'il est un site internet particulier, reste un site internet et donc les lois qui régissent ce domaine là seront appliquées. Il n'existe pas des lois sur les blogs mais des lois régissant internet en général. Ces lois sont extrêmement particulières parce que le pays a une histoire unique et une façon de voir le monde unique. [...]
[...] Il convient de rappeler une fois encore que cette distinction n'est pas propre à Internet, elle a été calquée sur un droit existant. De quel côté devons-nous ranger le blog ? Communication destinée à quelques individus définis par l'auteur/éditeur ? Ou au plus grand nombre ? L'accent doit être mis sur l'ambiguïté des services en ligne, présentant pour la plupart une nature mixte En effet et selon Serge Regourd la frontière entre les messages publics et les correspondances privées n'est pas parfaitement tranchée Par exemple, la limitation de l'accès à un blog (via un mot de passe notamment) à un groupe d'individus présentant les mêmes qualités ou travaillant sur un même site, c'est-à-dire avec des intérêts communs ne fait-elle pas alors du blog de la communication privée Communication publique : La distinction fondamentale en droit français entre communication publique et communication privée, applicable à Internet, est précisée par la loi du 3 septembre 1986. [...]
[...] Tout n'est pas vrai, Internet ce n'est pas une encyclopédie, ça les parents doivent absolument le dire. La population des enfants n'est pas homogène, certains contenus anodins pour certains sont particulièrement nuisibles pour d'autres enfants encore trop fragiles et ces considérations, un logiciel de filtrage n'est pas apte à les prendre en compte. Par ailleurs de tels logiciels sont aujourd'hui accusés d'instaurer une censure insidieuse et incontrôlable ne respectant pas la liberté d'expression. De nombreux blogs anti-censure sont créés et des voies de contournement sont développées telles que le changement d'adresse IP, "l'art des métaphores" (pour échapper au filtrage par mot clef) ou le recours à des relais d'anonymat (des serveurs jouent le rôle de leurre tel que privacyx.com et anonymizer.com). [...]
[...] ( ) Quelques titres ont ainsi tenté l'expérience sur le web, modifiant alors leur stratégie commerciale et augmentant leur visibilité mondiale. ( ) Toutefois, on assiste depuis plus de deux ans maintenant à un mouvement général de présence sur l'Internet, caractérisé en France par un manque flagrant de concertation. ( ) C'est peut-être au niveau de la définition des produits et des usages implicites que se profilent quelques malentendus entre les éditeurs de presse et leurs utilisateurs professionnels. Car les stratégies se cherchent et les modèles économiques sont encore ( ) ( ) Pourtant le mouvement s'amplifie même si des freins persistent (négociations des droits d'auteur, politique de groupe . [...]
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