La Personne biojuridique reflète les différentes fonctions professionnelles qu'exercent Stéphane Bauzon, auteur de cet ouvrage. A la fois membre du Comité consultatif national de Bioéthique en Italie, docteur en Droit et professeur de Philosophie, l'auteur parvient à mêler ces trois disciplines pour analyser la personne biojuridique au regard des évolutions juridiques, scientifiques et philosophiques actuelles.
L'intérêt de l'ouvrage est perceptible dès la lecture de son titre en raison de l'utilisation d'un néologisme surprenant. Que recouvre en effet l'adjectif "biojuridique" ? (...)
[...] Le droit doit prendre en compte le mystère que constitue la personne biojuridique. Il semble légitime de penser que le droit se doit de lutter contre une définition a priori de la personne, voire contre une définition elle-même de la personne. La force du droit résiderait dès lors selon l'auteur dans l'humilité dont il fait preuve "face à la complexité de la vie humaine". Cette assimilation est cependant encore perceptible aujourd'hui. Certains croient toujours pouvoir affirmer que l'Homme n'est que le résultat de gênes et qu'il s'explique par ces gênes. [...]
[...] La perte de relationalité avec l'enfant l'isole et le médecin n'est plus vu par elle que comme un outil technique au service d'un intérêt personnel. Le second exemple d'hybris que nous avons souhaité développer réside dans le clonage humain. Stéphane Bauzon, grâce au concept de personne biojuridique, démontre à quel point cette pratique est source de démesure. Une nouvelle fois, l'idée de liberté individuelle et de volonté viendrait justifier le droit de recourir au clonage humain afin de garantir le droit pour un individu d'avoir une "descendance". [...]
[...] La personne biojuridique ne peut répondre à ces deux définitions car elle ne doit pas être définie. L'auteur propose de fonder la bioéthique sur une dimension ontologique de la personne ainsi que sur la relationalité. Etre une personne nécessite l'existence de relations avec autrui, ce qui constitue l'essence de la personne biojuridique. Dans cette optique, la personne pourrait effectivement être un frein à la bioéthique, "toute pratique médicale qui porte atteinte à l'ontologie de la personne " serait inacceptable, de même que toute "offense à la relationalité". [...]
[...] Gallimard p.524. Recommandation 934 du Parlement européen Avis La clonazione come problema bioetico p.33 E. Kant, Métaphysique des Mœurs, in Œuvres philosophiques, t. III, Paris, Gallimard Le petit Larousse illustré, 100ème éd., 2005. [...]
[...] Ainsi, en affirmant qu'une personne ne peut que s'engager à respecter ces principes, on comprend aisément qu'Engelhart pourrait procéder à une "classification" des êtres humains: il existerait les personnes, qui déterminent la morale publique grâce à leur volonté et les êtres qui ne sont pas encore des personnes ou qui n'en sont plus en raison d'une absence, d'une perte ou d'une altération de la volonté, tels l'enfant ou les handicapés mentaux. La personne serait donc seule à l'origine de ses choix, choix qu'elle définirait par son consentement. Or, le consentement peut il vraiment être vu comme un instrument au service de la protection de la personne? Le consentement peut-il à lui seul limiter les excès scientifiques? Perçu comme le fondement des actions humaines, ne risque t'il pas au contraire de justifier des actes inacceptables, au seul prétexte que la personne ait consenti? [...]
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