Dans la Grèce archaïque, il y eut une période de coexistence de la tradition orale du droit et des premières lois écrites. La cité donna alors la possibilité de faire évoluer le droit, au moyen de la jurisprudence émanant des organes représentatifs du corps civique. Plus tard, la définition aristotélicienne du juge comme « droit animé » implique que rendre la justice relève de l'art dialectique, et annonce la suprématie de la prudence du juge par rapport au pouvoir des normes. En France aujourd'hui, le « juge » est le terme qui désigne, en particulier dans le Code Civil, toute juridiction, de quelque nature, de quelque ordre qu'elle soit.
La fonction de juger s'incarne depuis toujours dans la personne qui remplit cet office, tiers impartial qui tranche entre ceux qu'un conflit oppose. De la Bible aux discours de rentrée des tribunaux et cours à l'époque contemporaine, le portrait du « bon juge » peut paraître relativement stable (rigueur, désintéressement, impartialité). Ainsi, il est intéressant de remarquer le parallélisme entre la définition aristotélicienne du juge qui doit juger de la même façon quelle que soit la qualité et le rang social de la victime et du coupable, et la conception française du juge impartial et neutre. Mais cette permanence de l'exigence morale ne peut toutefois masquer de profondes variations qui ont affecté les rapports du juge et de l'État, l'office et les qualités du juge (...)
[...] Mais le pouvoir du juge va être d'autant plus renforcé avec le déclin du légicentrisme. b. Un déclin du légicentrisme qui renforce le pouvoir du juge Une des missions du juge est d'interpréter la loi en cas de défaillance de celle-ci, ce qui constitue un pouvoir du juge non inhérent à sa fonction d'origine. Mais le pouvoir du juge va être d'autant plus renforcé avec le déclin du légicentrisme. L'avancée du juge est en effet d'abord liée au déclin d'une loi sacralisée par notre culture politique. [...]
[...] Elles sont susceptibles d'une appréciation subjective. Le juge va donc devoir leur trouver une définition, qui doit être déterminée en fonction de la jurisprudence et de l'évolution de la société. Elles renvoient en effet à des comportements humains, qui impliquent une comparaison avec la réalité. Elles changent de signification avec le temps et doivent donc être interprétées en fonction des besoins de la société au moment où l'interprétation est opérée Elles permettront ainsi de déterminer une mesure moyenne de conduite sociale selon la situation de chacun des groupes existants en France. [...]
[...] En outre, le point commun à bien des réformes depuis une trentaine d'année a été de confier des fonctions nouvelles au juge. Le juge est en fait un auxiliaire de la loi Une perméabilité entre judiciaire et législatif a. Une défaillance de la loi conférant au juge une mission de création interprétatrice de la loi Le raisonnement que nous avons explicité dans la première partie, selon lequel le juge se repose sur le système de règles abstraites, est facilement applicable si la règle de droit applicable a été formulée expressément et nettement par la loi. [...]
[...] Le juge passe de la figure wéberienne du Paragraphen Automat, machine à produire du syllogisme, à celle d'interprète de la loi puis de suppléance. Ces dernières années, d'innombrables décisions judiciaires, spécialement dans le droit civil des personnes, alourdissent la fonction de juger d'interrogations philosophiques que la loi refuse de se poser. Le juge argumente, dialogue, compare et construits des réponses normatives provisoires. Il recompose sans cesse la trame d'un lien social que la loi est impuissante à retoucher sans défaire. On a pu distinguer ainsi pas moins de 8 rôles généralement dévolus aujourd'hui aux juges. [...]
[...] Le juge, soumis à la loi, assure sa réalisation. Il ne peut ni l'écarter, ni l'ignorer Une aspiration de la loi à s'affirmer comme source unique du droit Sous l'Ancien droit, en application de l'article 7 du Titre Premier de l'ordonnance de 1667, le Roi était, en principe, le seul concepteur de la loi. La révolution marque comme nous le savons tous la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, idée qui avait été exprimée par Montesquieu et le transfert du pouvoir législatif à une assemblée représentative. [...]
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