Le droit et la santé se sont ignorés pendant longtemps. Le savoir sur la santé jusqu'au XIXe siècle était très limité, il n'y en avait pas de manière efficace pour préserver la santé et surtout pour la rétablir. Personne ne pouvait être tenu pour responsable des maladies. On en ignorait la cause, mais aussi les moyens pour combattre la maladie. Les malades étaient traités comme des pauvres. Les hôpitaux sont apparus au Ve siècle, mais ce n'étaient pas des centres de soins, on parlait plutôt de « dépotoir social».
L'idée était d'assister les personnes, donc la seule chose qu'on pouvait faire c'était le réconfort moral. Les hôpitaux de l'époque servaient à deux choses. C'était le lieu qui servait d'instrument de police contre les marginaux. Un quart de la population était composée de mendiants, vagabonds. Le pouvoir royal n'avait pas les moyens d'assurer le traitement social de la pauvreté. Donc il a choisi la répression. C'était le lieu où s'exerçait la charité privée.
Il s'agissait d'une initiative purement privée et où le roi n'agissait pas comme personne publique. A l'époque la charité n'était pas l'assistance publique. Elle existait, mais à titre privé. C'était des congrégations religieuses qui constitué le personnel des hôpitaux. On parlait des hospices pour les malades, les maladreries pour les lépreux, les asiles d'aliénés pour les fous.
Les règles de droit applicables à ces établissements ne pouvaient pas être perçues comme relevant du droit de la santé. On exigeait des médecins qu'ils agissent en conscience, mais pas besoin de connaissance pour ça. S'il y avait échec, c'était le destin. L'irresponsabilité juridique du médecin a été affirmée jusqu'au XVIIe siècle.
Deux facteurs vont amener à rapprocher la santé et le droit :
- La progression des techniques médicales
- L'institution hospitalière.
C'est à partir de la révolution que les hôpitaux vont rentrer dans la sphère publique. La loi du 16 Vendémiaire An V: on organise les hôpitaux dans un cadre communal, et dans un cadre très décentralisé, local. Les membres des conseils d'administration sont élus et non pas nommés par l'État. On va pourtant évoluer par la suite vers plus de déconcentration et vers la main mise de l'État sur l'organisation sanitaire. C'est à partir de la révolution que l'on passe de l'idée de charité vers l'idée d'assistance publique. Ne pas confondre assistance publique (aide aux plus pauvres) et santé publique.
La loi du 7 août 1851 est la première charte hospitalière qui établit la mission d'assistance publique de l'hôpital. À cette époque on a fait des progrès dans le savoir médical.
A la fin du XIXe siècle, l'hôpital public s'ouvre à d'autres catégories de malades, notamment les bénéficiaires des lois sociales, les accidentés du travail, les salariés assurés sociaux. C'est à partir de 1929, 1932, naissance des premières lois sociales. Les malades vont être plus solvables et la fréquentation des établissements va augmenter.
C'est plus tard que c'est généralisé l'accueil des malades payants. Ces derniers s'adressaient normalement aux établissements privés qui existaient dès le début du XIXe siècle sous forme d'institution de soins et de repos.
La loi du 21 Décembre 1941 ouvre l'hôpital aux malades payants. C'est à partir de là que l'hôpital va perdre son rôle exclusivement social. Il devient un lieu de soin. L'évolution se concrétise en 1945 avec la création de la sécurité sociale. On passe du statut de dépotoir social au statut de centre de soin.
Une loi du 31 décembre 1970 (réforme hospitalière) consacre exclusivement le rôle sanitaire à l'hôpital. À partir de là, tout le caractère social de ces activités sera assuré par les institutions sociales et surtout les institutions médico-sociales. Elle crée aussi le service public hospitalier auquel les établissements privés peuvent participer sous certaines conditions.
L'hébergement des malades alités a longtemps constitué le fondement de l'activité hospitalière. Jusqu'à très récemment, le lit était l'unité de référence la plus communément admise. Avec les progrès scientifiques, les hôpitaux ont surtout pris en charge les malades les plus gravement affectés (ceux qui nécessitent une surveillance continue, qui nécessitent des soins d‘une grande technicité, avec des équipements lourds).
En ce sens, l'hôpital est devenu progressivement le lieu présumé de la sécurité thérapeutique. Il a agrégé de nombreuses activités de soins qui étaient traditionnellement dispensées en ville et à domicile. Il est devenu le lieu quasi obligé de la naissance et de la mort. Et pour beaucoup de personnes, ce n'était pas le rôle de l'hôpital. 70 % des décès sont à l'hôpital. On parle de l'hospitalo- centrisme: idée que tout se fait à l‘hôpital. Encore récemment l'hôpital pouvait être défini comme fournissant une double prestation, comportant des soins médicaux et de l'hébergement.
[...] L'idée c'est de prendre parti pour les soins palliatifs. III. Droit à être protégé contre les discriminations On applique le principe de non-discrimination de droit pénal au domaine sanitaire: art L. 1110-3 : aucune personne ne peut faire l'objet d'une discrimination dans l'accès à la prévention ou aux soins La loi de 2002 a développé une application plus précise de ce principe de non-discrimination s'agissant des caractéristiques génétiques: art L. 122-45 du code de travail sur les procédures de recrutement. [...]
[...] Le législateur ne dit rien. Il laisse faire les choses, on ne peut pas tout régler par le droit. Il y a quand même des décisions qui ont été prises en la matière et qui sont susceptibles de rompre l'équilibre. Elles ne concernent pas à proprement parlé le médecin, mais peuvent le toucher indirectement. Cas d'espèce: Un patient qui a multiplié les relations sexuelles non protégées avec plusieurs partenaires alors qu'il sait qu'il est atteint du sida. Il a prétexté une allergie au latex. [...]
[...] 1e chambre civile Novembre 1999. Le malade peut obtenir réparation du dommage causé par une chose soit auprès de l'établissement (celui qui fournit le produit), soit auprès du médecin (qui utilise le produit). On a contourné le principe et on arrive au même résultat. Concernant la loi de 2002, Elle a posé le principe d'une responsabilité pour faute des professionnels, mais elle admet une exception dans l'hypothèse où leur responsabilité est encourue en raison d'un défaut d'un produit de santé. [...]
[...] Seul est compétent le directeur de l'ARS. III. Évaluation et accréditation des établissements de santé Évaluation : Devenue obligation depuis 1991. Son but est de garantir la qualité et l'efficience de la prise en charge des malades. Il y a la notion de sécurité sanitaire qui apparaît. C'est lié à l'accueil des malades, à la régulation satisfaisante de l'offre de soins. Aboutissent à la fin de la procédure à l'accréditation ou pas des établissements de santé. C'est assez difficile, ça se fait à l'intérieur des établissements de santé. [...]
[...] Certains soulignent une dérive du système de la responsabilité. Ce n'est pas le cas, c'est la primauté du droit des patients. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette évolution: - Les médecins sont assurés. - La demande du corps social a plus d'autonomie. - Le développement des connaissances médicales, notamment grâce à internet. - La croissance du risque des responsabilités. - Les associations de défense de certaines catégories de malade ou se regrouper dans un collectif pour défendre les droits des malades. [...]
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