L'émergence du concept de dignité de la personne humaine est étroitement liée à la valorisation, par les philosophes des Lumières, du primat de l'homme. La dignité correspond à l'essence de l'homme ; c'est ce qui permet de distinguer l'homme de l'animal et des autres choses en général. Respecter la dignité de la personne humaine, c'est reconnaître autrui comme son semblable, ne jamais dénier en lui toute part d'humanité et agir avec respect à son égard.
[...] Si l'appel à la dignité humaine est envisageable lorsque la personne n'est plus en mesure d'exprimer sa volonté, il semble illégitime de faire de même lorsque la personne agit de manière consciente et libre, d'autant plus qu'il y a une prévalence du principe de dignité, devenu un véritable droit indérogeable lorsque que celui-ci est en contradiction avec d'autres droits fondamentaux. Afin d'éviter que ce principe incohérent devienne dangereux car liberticide, il en va des juges de s'employer de tous leurs soins à canaliser les effets de ce principe tentaculaire qu'ils ont dû consacrer dans l'urgence pour répondre à des impératifs sociaux qui relevait moins des leurs que de ceux du législateur ou du constituant. Bibliographie : B. Mathieu, La dignité de la personne humaine : quel droit ? [...]
[...] La création de la notion de crime contre l'humanité en 1943 renvoie directement à a dignité humaine, tout comme la Charte des Nations Unies signée à San Francisco de 1945 qui proclame la foi "dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine". Enfin, l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame solennellement reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine” vient conclure ce plébiscite pour la protection de la personne humaine, qui devient progressivement la représentation des droits de l'homme dans le droit international. [...]
[...] D'autant plus que le droit à la dignité semble avoir un caractère absolu . Si en principe, en droit constitutionnel aucun droit n'est absolu, en ce sens qu'ils doivent être conciliés entre eux, le Conseil constitutionnel dans sa décision de 1994 manifeste l'idée selon laquelle ce principe, contrairement aux libertés individuelles par exemple, n'a pas à être concilié avec d'autres principes du fait qu'il est indérogeable La primauté de la dignité peut s'explique par le fait qu'elle est à l'origine des autres droits de l'homme (comme les libertés par exemple) puisque c'est sa dignité qui fait de lui un homme et donc lui confère des droits. [...]
[...] En effet, dans l'esprit d'émancipation initié en 1971, le conseil déclare que la sauvegarde de la dignité de la personne humaine contre toute forme d'asservissement et de dégradation est un principe à valeur constitutionnelle. Principe qui se fonde sur le préambule de la constitution de 1946. B Du principe de dignité à une véritable règle de droit des opprimés. Dés lors, un certain nombre de juridictions ont depuis cette décision, ce principe de dignité de la personne humaine dans des domaines variés. [...]
[...] quel titulaire Recueil Dalloz 1996 E. Dreyer, La dignité opposée à la personne, Recueil Dalloz 2008 V. [...]
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