Dissertation sur le sujet suivant : Il n'est pas utile pour le juriste national d'étudier le droit étranger pour mieux comprendre son droit.
L'enseignement juridique français au cours des premières années de formation, laisse peu de place aux études comparatives. Sans doute estime t-on, à mauvais escient, que ce type d'étude ne doit être réservé qu'à une catégorie d'étudiants, de juristes, d'universitaires, enclin à embrasser une carrière internationaliste. Pourtant, à l'aube de la construction européenne, les études comparatives ont pris un véritable essor. Le phénomène d'européanisation du droit organisé dans le cadre du Traité de Rome est une aubaine pour le comparatiste, celui-ci peut enfin « jouer un rôle considérable dans les facultés de droit et parmi les différentes communautés juridiques nationales ». (P. Legrand, Le droit comparé, p.7) Le droit comparé n'est plus cantonné à jouer les seconds couteaux [...]
[...] L'institution engendre l'aliénation du juriste et ne lui transmet qu'une vision du droit donnée comme vérité intangible et indiscutable. L'institution, à travers les facultés de droit, la Cour de cassation ou la doctrine, prône donc une vision du droit ethnocentrique, que le juriste national ne remet pas en question alors que le comparatiste en prend toute la mesure. Les facultés de droit enseigne une pensée catégorielle où la loi et les décisions de principes forment le droit. C'est un moule où le juriste doit y couler sa pensée s'il veut acquérir la reconnaissance de ses pairs, car toute autre vision est formellement exclue : tout ce qui ne peut être rationnellement interprété en terme juridique est superflu du point de vue juridique (M. [...]
[...] Toute amélioration de notre droit doit obligatoirement passer par l'émancipation du juriste national, qui doit s'affranchir du poids de l'institution. Ainsi, le plaider coupable introduit dans notre code de procédure pénal, nous provient de la tradition de common law et n'a pu être reçu en droit interne qu'après l'abandon d'une vision imposé par l'institution selon laquelle l'ordre public prohibe toute négociation de peine. C'est par la prise de conscience que l'institution nous donne une vision du droit qui est la sienne, que l'on sera capable de recevoir l'expérience étrangère, sans aucune forme de préjugé, ce qui ne relève pas de notre tradition de notre culture n'est pas forcement néfaste ou inférieur. [...]
[...] Il voit alors en sa propre tradition, la tradition phare devant servir de modèle à toute éventuelle harmonisation du droit au détriment de la tradition de common law. La preuve en est faite avec le projet de code civil européen, fruit des travaux du groupe d'étude du professeur Von Bar, défendant une codification sur le model romaniste et qui à ses dires serait appelé à devenir notre droit positif aux alentours de 2010. Un code civil européen serait un non sens, sa défense représente, en fait, une attaque contre le pluralisme en droit, un désir d'éliminer les antinomies de la carte juridique de l'Europe et une volonté d'effacer le particularisme à l'échelle locale (P. [...]
[...] On ne lira jamais aucun arrêt français, dans lequel, un juge exprimera une opinion dissidente. Cette pratique ne se retrouvant que dans la tradition juridique de common law, puisque la tradition romaniste repose sur une dépersonnalisation de la justice ; c'est la Cour dans son ensemble qui dit le droit, et qui valorise une vision conceptuelle du droit tout en dévalorisant la dimension factuelle. La doctrine n'est pas en reste, elle se présente comme faisant le système en éliminant les contradictions, les obscurités ou les insuffisances du droit élaborant une dogmatique (la métaphore du clafoutis de cerises, P. [...]
[...] Sujet : Il n'est pas utile pour le juriste national d'étudier le droit étranger pour mieux comprendre son droit. L'enseignement juridique français au cours des premières années de formation, laisse peu de place aux études comparatives. Sans doute estime on, à mauvais escient, que ce type d'étude ne doit être réservé qu'à une catégorie d'étudiants, de juristes, d'universitaires, enclin à embrasser une carrière internationaliste. Pourtant, à l'aube de la construction européenne, les études comparatives ont pris un véritable essor. Le phénomène d'européanisation du droit organisé dans le cadre du Traité de Rome est une aubaine pour le comparatiste, celui-ci peut enfin jouer un rôle considérable dans les facultés de droit et parmi les différentes communautés juridiques nationales (P. [...]
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