Il est fréquent qu'un descendant voire plusieurs, et parfois aussi leur conjoint, participent pendant des années à l'exploitation des parents dont ils partagent l'existence sans recevoir de rémunération, tandis que d'autres y exercent une profession salariée.
Préoccupation : Le législateur s'est inquiété de leur sort au décès de l'exploitant, et les a reconnus, titulaires d'une créance de salaire contre sa succession en les réputant bénéficiaires d'un contrat de travail (décret-loi du 29 juillet 1939, dit Code de la famille, art. 63 s.).
Plusieurs fois actualisée et élargie, notamment par la loi d'orientation agricole du 9 juillet 1999 en reconnaissant cette créance au conjoint survivant du chef d'exploitation, cette institution du contrat de travail à salaire différé fait actuellement l'objet des articles L. 321-13 et suivants du Code rural.
Cette créance représente un droit sui generis à caractère d'ordre public et successoral
[...]
- La créance de salaire différé appartient au descendant (en ligne directe, héritiers ou non) d'un exploitant agricole qui a participé directement et effectivement à l'exploitation familiale après l'âge de dix-huit ans, sans être associé aux bénéfices ni aux pertes et qui n'a pas reçu de salaire en argent en contrepartie de sa collaboration (C. rur., art. L. 321-13, al. 1er) (...)
[...] Simplement, en cas de co-exploitation par deux époux, la Cour de cassation retient l'existence d'une créance de salaire unique qui peut être exercée en entier contre l'une ou l'autre des successions au choix du bénéficiaire, ce qui le dispense d'attendre le décès des deux exploitants pour obtenir complet paiement de sa créance, mais lui fait perdre en contrepartie le bénéfice de la réévaluation de ses droits lorsqu'il agit contre la succession de l'exploitant décédé le dernier, ceux-ci étant fixés au premier décès Pour le conjoint survivant, cette créance constitue une dette de la succession de l'exploitant agricole. Mais elle s'impute sur le montant de ses droits propres dans le partage de la succession, et non sur le passif successoral. IV Régime fiscal de faveur: Aucun droit d'enregistrement n'est prélevé. [...]
[...] Les sommes attribuées à l'héritier de l'exploitant au titre du contrat de travail à salaire différé sont exemptes de l'impôt sur le revenu en application de l'article 81 du code général des impôts. Il est fréquent qu'un descendant voire plusieurs, et parfois aussi leur conjoint, participent pendant des années à l'exploitation des parents dont ils partagent l'existence sans recevoir de rémunération, tandis que d'autres y exercent une profession salariée. Préoccupation : Le législateur s'est inquiété de leur sort au décès de l'exploitant, et les a reconnus, titulaires d'une créance de salaire contre sa succession en les réputant bénéficiaires d'un contrat de travail (décret- loi du 29 juillet 1939, dit Code de la famille, art s.). [...]
[...] La notion d'exploitant agricole n'a pas de définition légale et jurisprudentielle. La Jurisprudence considère que le propriétaire n'est pas l'exploitant agricole, l'exigence étant celle de l'exploitation réelle. La condition requise et retenue pour définie l'exploitant agricole est l'exercice d'une activité agricole au sens de L 311-1 Code rural Article L311-1 "Sont réputées agricoles toutes les activités correspondant à la maîtrise et à l'exploitation d'un cycle biologique de caractère végétal ou animal et constituant une ou plusieurs étapes nécessaires au déroulement de ce cycle ainsi que les activités exercées par un exploitant agricole qui sont dans le prolongement de l'acte de production ou qui ont pour support l'exploitation. [...]
[...] B L'ouverture de la succession rend exigible la créance Toutefois, le paiement de la créance de salaire différé ne peut être poursuivi qu'après le décès de l'exploitant. Une demande d'attribution préférentielle de l'exploitation agricole étant souvent formulée de concert avec la réclamation d'un salaire différé, les délais et modalités de paiement sont fixés s'il y a lieu dans les conditions prévues à l'article 924-3 du Code civil (C. rur., art. L. 321-17, al in fine). En tous les cas, le paiement de la créance est garanti par le privilège général des salaires ainsi que par une hypothèque légale (C. rur., art. L. [...]
[...] Le montant de la créance de salaire différé vient en déduction du passif fiscal de la succession. Le salaire perçu est exempt d'Impôt sur le revenu. Si de son vivant l'exploitant a payé les salaires, il peut déduire les montants de ceux-ci de ses revenus imposables. [...]
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