L'arrêt rendu par la première chambre civile de la Cour de cassation le 23 janvier 2014 vient apporter des précisions nouvelles sur les obligations d'information et de soin et la responsabilité qu'elles font peser sur les médecins dans les cas où les patients développent des maladies après que ceux-ci aient prescrit ou administré certains traitements, en l'espèce des vaccins.
[...] L'obligation d'information consiste en la mise à la disposition à la partie de tous les renseignements nécessaires de la part de la partie forte. Dans le cadre des relations entre un médecin et son patient, comme en l'espèce, il s'agit pour le médecin d'informer le patient sur son diagnostic, sa pathologie, les traitements existants, les conséquences possibles du traitement ou de l'absence de traitement, et les risques possiblement encourus par le patient. Il est important de noter d'ores et déjà qu'il n'existe pas d'obligation d'information dans certains cas notamment en cas d'urgence, en cas de refus du patient d'être informé, en cas d'inconscience ou d'impossibilité pour les médecins de connaître les possibles risques. [...]
[...] En l'espèce, une patiente traitée par plusieurs injections vaccinales, dont cinq vaccins GenHevac B contre l'hépatite par un médecin généraliste, présente quelque temps après le traitement un état de fatigue persistant et une instabilité des membres inférieurs provoquant des chutes. Des examens ont permis de démontrer que ces symptômes sont dus à des anomalies neurologiques, puis de mettre en évidence l'existence d'une sclérose latérale amyotrophique. Estimant que sa pathologie est liée aux vaccinations, la patiente a recherché la responsabilité du médecin et du fabricant du vaccin, la société Sanofi Pasteur MSD. Elle forme une action contre le médecin et la société afin de rechercher leur responsabilité. [...]
[...] Il y a là un rejet à la fois de la théorie de la causalité adéquate et de celle de l'équivalence des conditions. Comme la Cour d'appel a pu s'y attarder, la Cour de cassation va également s'intéresser à la date de prescription de la cinquième injection vaccinale. À nouveau, la Cour de cassation écarte la faute du médecin au motif que cette prescription a été faite le 10 septembre 1999 et que la patiente avait présenté des signes de fatigue importants et les premières manifestations de sa maladie vers le mois d'octobre 1999, de sorte que la prescription était antérieure à l'apparition de son état général déficient. [...]
[...] Après avoir refusé de retenir la faute du médecin sur le fondement de la violation de l'obligation d'information, la Cour reste sévère dans sa réponse au pourvoi avancé par la demanderesse en ce qui concerne l'existence d'une obligation de soin. II. L'existence d'une obligation de soin Malgré la tendance réparatrice vers laquelle semble tendre la Cour de cassation depuis quelques décennies, elle fait preuve en l'espèce d'une certaine sévérité en refusant de mettre en œuvre la responsabilité du médecin (et donc de réparer le dommage de la victime) en ce qu'il n'existerait pas de lien de causalité entre la faute et le dommage. [...]
[...] Elle finit par retirer ses demandes à l'égard de l'association, mais continue de rechercher la responsabilité du médecin. La Cour d'appel a fait valoir dans son arrêt que la notice ne comportait pas d'élément relatif à une possible mise en lien entre les vaccins et la pathologie et estime donc que le médecin n'a pas violé son devoir d'information en ce que la science médicale ignorait qu'il y avait un danger ou du moins ce danger - dans les moyens de vaccinations. [...]
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