En l'espèce, la Compagnie d'éclairage de Bordeaux se voit recevoir le titre de concessionnaire de la distribution, de la vente du gaz et de l'énergie électrique sur l'ensemble de la ville de Bordeaux. Ainsi la ville de Bordeaux charge la Compagnie d'un service public qui sera rémunéré par les usagers du service. Le prix du gaz sera donc fixé par la Compagnie générale d'éclairage de gaz de Bordeaux. Le prix du charbon avait été multiplié par trois en moins de deux ans, et la compagnie requérante estimait qu'elle ne pouvait plus satisfaire ses obligations sans aller à la ruine, et demandait donc compensation du fait de cette hausse brutale et imprévue du prix du charbon.
[...] La théorie de l'imprévision est créée dans le but de compenser un aléa économique que le cocontractant subit. En l'espèce, c'est un bouleversement économique qu'une compagnie fabricante d'énergie connait sur le prix de la matière première qu'elle utilise pour obtenir l'énergie produite. Le contexte de l'arrêt en espèce est un contexte de guerre, donc de crise économique. Les évènements qui surviennent dans l'exécution du contrat et boulverse son exécution doivent être imprévisibles et extérieurs. Les juges ont rapidement imposé 3 conditions pour que la théorie de l'imprévision s'applique au contrat administratif prévoyant l'exécution d'un service public. [...]
[...] L'indemnité va être déterminée en fonction de plusieurs conditions. Le juge recherche à partir de quelle date le contractant a droit à une indemnité. Il va ensuite calculer la charge extra-contractuelle qui est en réalité le montant de la perte provoqué quand les circonstances imprévisibles sont survenues au moment de l'exécution du contrat. Enfin, il va évaluer le montant de l'indemnité. On note que le montant ne couvre jamais l'intégralité du préjudice subi. L'indemnité peut être accordée même à la date de fin de l'exécution du contrat. [...]
[...] Ce bouleversement ne doit pas être le fait de l'administration cocontractante, d'une mesure prise par l'administration. En l'espèce, le bouleversement est bien extérieur à l'administration puisqu'il s'agit d'une hausse des prix totalement indépendante des mesures que prend l'administration. Enfin, l'évènement ne pouvait être prévu par les parties au moment de la conclusion du contrat. La volonté de réaffirmer la force obligatoire du contrat L'imprévision existe quand l'exécution du contrat administratif se heurte à des difficultés exceptionnelles du fait d'événements anormaux, imprévisibles et indépendants de la volonté des cocontractants. [...]
[...] Cette action avait pour but de faire juger que le prix du gaz conclu par le contrat de concession devait être relevé. La compagnie souhaite aussi recevoir une réparation monétaire réparant la perte de bénéfice que lui avait fait subir la hausse du prix du charbon en tant que matière première dans le processus de fabrication du gaz. La Compagnie porte ensuite ces conclusions devant le Conseil d'Etat en appel. Dans quelle mesure la théorie de l'imprévision est-elle consacrée et quelles sont les conséquences de cette théorie sur un contrat prévoyant l'exécution d'un service public ? [...]
[...] C'est ce qu'a affirmé le Conseil d'Etat dans un arrêt rendu le 5 novembre 1982 Société Propetrol Si le juge administratif a admis que la situation contractuelle pouvait être réexaminée, c'est en dégageant certaines conditions. Il a souligné que la hausse avait été exceptionnelle, mais qu'elle avait revêtu une intensité qui ne pouvait être envisagée par les cocontractants au moment de la conclusion du contrat. Le Conseil d'État a précisé qu'il y avait eu un véritable bouleversement du contrat. Il a également rattaché la théorie de l'imprévision à la durée de la situation anormale. [...]
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