On retrouve très fréquemment ce problème de droit dans les fiches ou commentaires d’arrêts. Généralement, cette étape, qui consiste à trouver le problème de droit intervient après la qualification des faits ainsi que leur résumé. En effet, il est primordial de donner une forme juridique aux faits avant de déterminer une quelconque question de droit.
Dans cette étape, il s’agit de mettre en avant une problématique qui aidera à mieux comprendre les faits, cela peut passer par une série de reformulations, avec une démarche qui est la plus chronologique possible. Transcrire le problème juridique sous la forme d’une problématique, donc d’une question.
Toutes les formes du droit peuvent être prises en ligne de compte et chaque acte peut potentiellement faire appel au droit. Si certaines branches du droit sont plus connues que d’autres, il n’en reste pas moins que dès lors que quelque chose se passe dans la vie d’un citoyen, un problème de droit peut se poser. C’est le cas pour les litiges et incidents de toutes sortes, certes, mais également pour les ventes, les locations, les achats, et bien d’autres choses encore.
Formuler une question de droit est essentielle pour les juristes, car leur rôle est de convaincre du bien-fondé de leur réponse. Tout doit être le plus clair possible et formulé en termes juridiques pour permettre au juge de trancher en toute connaissance de cause.
Méthodologie
Afin de pouvoir déceler le problème juridique, la première étape est de repérer les différents arguments qui figurent sur le commentaire d’arrêt. Quels sont les divers points de vue ? La méthode peut changer selon qu’il s’agit d’un commentaire relevant d’un arrêt de cassation ou d’un arrêt de rejet.
La solution se trouve généralement à la fin de l’arrêt.
Désormais, la réponse de la Cour est formulée de manière bien plus claire, et ce depuis 2019. Pour établir un problème juridique pertinent, il est préférable d’isoler les faits qui nous intéressent, ce sera plus facile pour formuler la question de manière précise.
Comme c’est également le cas pour la qualification juridique, le problème de droit doit être lui aussi formulé en termes juridiques. Il doit être également général, et pouvoir appeler à la discussion.
En ce qui concerne les arrêts de cassation, les arguments de la Cour d’appel sont ceux à prendre en compte, alors que pour un arrêt de rejet, ce sont les arguments de celui qui a demandé de casser l’arrêt qu’il faut regarder.
Exemple
Énoncé des faits
Le propriétaire d’un chien a détaché son animal de compagnie, pensant que le chemin de randonnée était désert. Malheureusement, un vélo est arrivé en face et le chien a couru après le cycliste, le faisant tomber. Le cycliste se plaint de douleurs à la nuque et à l’épaule depuis sa chute. Personne n’a été témoin de la scène.
Dès lors, le cycliste en question souhaite poursuivre le propriétaire du chien pour mise en danger et non-maîtrise de son animal, ayant entraîné des blessures. On précise que le cycliste a écopé de 3 jours d’arrêts de travail par suite de cette chute.
L’identification d’un problème de droit
Un cycliste peut-il obtenir une quelconque réparation du préjudice résultant de sa chute de son vélo sur un chemin de randonnée à cause d’un chien non maîtrisé par son propriétaire, en sachant que personne n’a été témoin de la scène ?
Afin de bien cerner le problème juridique, tous les éléments doivent être pris en ligne de compte. Ici, il est question d’un animal, d’un cycliste blessé, et de la confrontation unique entre ce cycliste et le propriétaire du chien, qui pourra dire que les faits ne se sont pas déroulés comme le cycliste le prétend.
Une fois le problème juridique posé, le candidat devra annoncer son plan, en prenant soin de décrire la solution en droit ou majeure ainsi que la solution en l’espèce ou mineure et de conclure. Dans la formulation même de la question de droit, les détails sont suffisamment nombreux tout en permettant de conserver un sens le plus généraliste possible. En effet, il n’est pas question ici de donner les règles de droit ou diverses références liées au Code de procédure. Ce qui nous intéresse dans cette formulation de la question de droit, ce sont les faits à savoir la chute, les blessures, le chien en liberté et l’absence de témoins. Lors d’une rédaction sur le sujet du problème juridique, il arrive que la question soit déjà formulée auquel cas il est plus facile de s’y retrouver et de poursuivre le développement. Il peut arriver aussi que cette question ne soit pas formulée en termes juridiques, il faudra donc la retranscrire pour qu’elle corresponde aux attentes légales.
La majeure ici est la responsabilité du propriétaire de l’animal, qui pourrait voir sa responsabilité engagée, car le chien était sous sa garde, il se doit par conséquent de le maîtriser.
Toutefois, le manque de témoins de la scène place les juristes dans un système de confrontation, dans lequel il est complexe de définir qui dit vrai.