En droit administratif, les sujets sont plutôt cernables. Dès lors, préparer ses phrases d’accroche tout en révisant, et les inscrire par exemple dans des fiches de révision pourrait porter ses fruits ; cela permettrait de gagner du temps lors de la rédaction. Cependant, il faut faire attention et éviter les hors sujets. Pour cela, il convient de s’assurer que le thème coïncide avec la citation mise en accroche par exemple, ou que le fait d’actualité réponde à la thématique de la dissertation. Par exemple, une dissertation qui a pour thème le service public ne peut commencer par une phrase d’accroche se référant à la dualité fonctionnelle du Conseil d’État. Cela risquerait d’induire le correcteur à croire que vous êtes hors sujet. De plus, la phrase d’accroche permet de dégager l’esprit de la copie ainsi que sa qualité, donc tout se joue dès l’introduction.
Voici quelques exemples de phrase d’accroche utile en droit administratif classés selon les sujets abordés le plus souvent durant les dissertations.
Le service public
La notion de service public est une notion assez récente, qui s’est imposée et diffusée surtout au 20e siècle. Plusieurs auteurs dont Léon Duguit estimaient que la notion de service public était la notion cardinale du droit public. Pour ce dernier, la notion de service public remplacerait même la notion de souveraineté. Néanmoins, s’oppose à cette conception du service public Hauriou, qui trouvait la raison d’être de l’État dans sa souveraineté, puissance, et donc par la police et non pas par les services publics.
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Le service public est-il la « pierre angulaire » du droit administratif ?
Le recours pour excès de pouvoir
Depuis les années 40-50, a été constitutionnalisé en droit français le principe du droit au recours en justice contre l’administration. Recours consacré antérieurement par la jurisprudence. Parmi les formes de recours, on retrouve le recours pour excès de pouvoir. Selon l’arrêt Lamotte, ce recours est toujours disponible, même si la loi dit le contraire.
À lire :
Le recours de pleine juridiction
Dans le recours pour excès de pouvoir, le juge a des compétences assez restreintes, ce qu’il peut faire c’est annuler pour le futur et le passé, dans le recours de pleine juridiction le Conseil d'État a les recours d’un juge normal, d’un juge comme la Cour de cassation. C'est-à-dire il peut annuler, octroyer des indemnités, de l’argent, il peut suspendre. C’est pour cela que l’on parle de pleine juridiction : le juge a les pleines compétences.
La démocratie administrative
La démocratie administrative a émergé depuis mai 1968. Face à une « société bloquée » comme l'a décrit M. Crozier, introduire la démocratie au sein de l’administration française autoritaire et unilatérale devient essentiel. Ces propos ont été réaffirmés par le Général de Gaulle le 24 mai 1968. C’est ainsi qu’est née la démocratie administrative, notion toujours d’actualité surtout en matière environnementale.
À lire :
La responsabilité administrative
Depuis le 19e siècle, un mouvement de généralisation de la responsabilité de l’administration a eu lieu. Ce mouvement est matérialisé par deux arrêts fondamentaux : Rotschild du 6 décembre 1855 et Blanco du 8 février 1873 admettant et établissant la responsabilité administrative.
La responsabilité sans faute
La responsabilité sans faute est le coeur du droit administratif d’un point de vue historique. Le Conseil d'État en France toujours attaché à son autonomie, a décidé que dans certaines hypothèses bien délimitées le requérant pouvait obtenir des indemnités parce qu'il a un préjudice, lien de causalité alors que l’État n’a pas commis de fautes. Ce mouvement a été concrétisé par l’arrêt Cames de 1895.
La police administrative
Pour Maurice Hauriou « le service public de la police ne doit se préoccuper que de l’ordre extérieur ». Toutefois, l’évolution jurisprudentielle à partir du 20e siècle semble permettre aux fonctionnaires de police d’intervenir dans un but moins extérieur, mais de plus en plus moral.
À lire :
Le contrôle du juge
Lois, traités, Constitution, et PGD, face à ce bloc de légalité, le juge administratif se voit obliger de contrôler la bonne application de ces textes afin d’assurer le respect de l’intérêt général. Face à l’édiction des mesures de confinement ces dernières années, le rôle du juge administratif a été mis en avant afin de limiter l’arbitraire de l’administration.
Les procédures d’urgence
Face à un souci d’effectivité et de rapidité, ont été mises en place des procédures d’urgence permettant au juge le plus souvent de statuer non pas sur le fond, mais de façon rapide, permettant à ce dernier de prendre des mesures provisoires sans attendre la solution du litige.
Les contrats administratifs
Entre décision unilatérale et contrat, l’administration française semble de plus en plus préférer contracter. C’est-ce qu’affirme le Conseil d’État français dans une étude publiée en 2007 intitulée : « le contrat, mode d’action publique ». Le grand intérêt pour l’administration de passer des contrats repose dans la souplesse de ce procédé. En effet, le contrat va permettre à l’administration de conclure des accords dans des domaines variés et organiser les relations fondées autrement que sur les bases de l’obéissance et de l’ordre.
À lire :
Le contrat administratif est-il un vrai contrat ?
Le régime du contrat administratif
Le contrat administratif est considéré par la plupart comme étant un outil entre les mains de l’administration, permettant à celle-ci de concourir à la réalisation de l’intérêt général. Dès lors, ce motif de « l’intérêt général » justifie le fait que les contrats administratifs se voient appliquer un régime différent des contrats privés.
Le Conseil d’État
Le Conseil d’État français fait partie des constantes remarques dans l’histoire de l’État, c’est-ce que Napoléon Bonaparte appelait « les masses de granits ». Institution créée par la monarchie, le Conseil d’État est un héritage direct de celle-ci.
À lire :
La juridiction administrative
La juridiction administrative, comme son nom l’indique (Conseil d’État), est une juridiction très proche de l’État, et surtout du Gouvernement. Il y a des liens indubitables, très forts, qui les unissent.
Malgré cette proximité, le juge administratif est quand même un juge qui exerce ses prérogatives contre le Gouvernement lui-même.
À lire :
Les actes administratifs unilatéraux
Sous l’ancien régime, le droit public était largement un droit contractuel. La souveraineté était négociable voire patrimoniale. Néanmoins, depuis l’arrêt Huglo de 1982 le caractère extra patrimonial de la puissance publique a été affirmée, octroyant ainsi à celle-ci « la possibilité de décider unilatéralement ». C’est la naissance des actes administratifs unilatéraux, qui se voient légitimer pour des intérêts d’ordre général se conjuguant avec la nouvelle conception de la souveraineté de l’État.
À lire :
Pour réussir au mieux sa dissertation, il faudra enchaîner la phrase d’accroche avec la définition des termes du libellé. Puis, il conviendra de poser la problématique, rappeler les enjeux de la dissertation (enjeux théoriques et pratiques), pour finalement annoncer les axes du plan. Soigner son introduction est la clé pour avoir une bonne note, surtout en droit administratif, car cette matière est une matière de réflexion, d’analyse et de recherche.
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Sources :
- Droit administratif ; Didier Truchet
- Droit administratif : Cours Thèmes de réflexion. Commentaires d'arrêts. Questions à réponse courte. Notes de synthèse ; Pierre Bourdon, Jacqueline Morand-Deviller, Florian Poulet