Une réforme majeure est intervenue par un arrêté du 17 octobre 2016 afin d’harmoniser le concours au niveau national. Désormais, les épreuves sont fixées par une commission nationale et suivent un cadre commun, bien que l’organisation matérielle demeure confiée aux Instituts d’études judiciaires (IEJ) rattachés aux universités. En France, il existe actuellement 15 CRFPA, chacun rattaché à une École d’avocats qui assure la formation des candidats admis à l’examen.  

Qu’est-ce que l’examen d’accès au CRFPA ? 

L’examen d’accès au centre régionale de formation professionnelle des avocats est un examen sélectif permettant aux étudiants en droit d’intégrer une École d’avocats en vue de devenir avocat. Les épreuves se composent de plusieurs écrits, incluant une note de synthèse, une épreuve de droit des obligations ainsi qu’une épreuve de spécialité et de procédure au choix du candidat. Les oraux comprennent un grand oral portant sur les droits et libertés fondamentaux, ainsi qu’un oral d’anglais. 

Cet examen réputé exigeant, nécessite une préparation rigoureuse, souvent dispensée par des instituts d’études judiciaires ou des préparations privées. Une fois admis, les candidats poursuivent une formation de 18 mois au sein d’une école avant de passer le Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA), dernière étape avant l’entrée dans la profession. 

Pourquoi passer l’examen d’accès au CRFPA ? 

Passer l’examen d’accès au CRFPA est une étape quasiment incontournable pour toute personne souhaitant devenir avocat en France. Il permet d’intégrer une école d’avocat et ainsi d’accéder à la formation professionnelle obligatoire pour exercer cette profession. Cet examen représente un défi intellectuel et académique, nécessitant une maîtrise approfondie du droit et une capacité d’analyse rigoureuse. 

Toutefois, l’examen d’accès au CRFPA n’est pas le seul moyen d’accéder à la profession d’avocat. Il existe aujourd’hui des passerelles permettant à certains professionnels d’intégrer directement une école d’avocats sans passer l’examen. Par exemple, les docteurs en droit peuvent bénéficier d’une dispense d’épreuves et accéder à une école sous certaines conditions. Ces conditions d’accès ont toutefois été durcies par le décret du 1er décembre 2023 qui exige désormais la dispense d’un certain nombre d’heures d’enseignement en droit ou d’une expérience professionnelle de 2 ans.  

De même, les magistrats et les juristes d’entreprise justifiant d’une certaine expérience, ou encore les anciens avocats inscrits à un barreau étranger peuvent, sous certaines conditions, être admis directement à la formation professionnelle. Ces passerelles offrent ainsi des alternatives pour ceux qui n’ont pas suivi le parcours classique, tout en garantissant un accès encadré et sélectif à la profession d’avocat.  

Quelles sont les conditions d’inscription à l’examen ? 

Pour s’inscrire à l’examen d’accès au CRFPA, le candidat doit remplir plusieurs conditions. Il doit être titulaire au minimum d’un master 1 ou d’un diplôme équivalent reconnu, avec la possibilité de s’inscrire s’il est en cours de validation, sous réserve d’obtenir son diplôme avant les épreuves. 

L’examen étant organisé par les instituts d’études judiciaires, rattachés aux universités, l’inscription dans l’un de ces instituts est obligatoire, généralement entre janvier et mars de l’année de passage. De plus, le nombre de tentatives est limité à trois, quelle que soit l’université d’inscription. 

En revanche, il n’existe aucune limite d’âge pour se présenter à l’examen. Enfin, il est ouvert aux ressortissants français, aux citoyens de l’Union européenne ainsi qu’aux étrangers sous certaines conditions spécifiques. Ces critères visent à garantir un niveau académique suffisant avant d’accéder à la formation professionnelle dispensée par les écoles d’avocats. 

En quoi consistent les différentes épreuves de l’examen d’accès au CRFPA ?

L’examen d’accès au CRFPA comprend plusieurs épreuves écrites et orales, structurées en deux phases : l’admissibilité et l’admission.  

·      Les épreuves d’admissibilité

Les épreuves d’admissibilité, organisées en septembre, sont déterminantes pour la réussite de l’examen. La première épreuve est la note de synthèse, d’une durée de 5 heures et affectée d’un coefficient 3. Elle consiste en l’analyse d’un dossier d’une trentaine de pages afin d’en produire une synthèse claire et concise, sans donner d’avis personnel. L’évaluation porte sur la capacité du candidat à structurer un raisonnement, respecter une méthodologie rigoureuse et rédiger de manière efficace. 

La deuxième épreuve est celle de droit des obligations. D’une durée de 3 heures et dotée d’un coefficient 2, elle prend la forme d’un cas pratique.  

La troisième épreuve porte sur la spécialité choisie par le candidat. Cette matière est à sélectionner parmi le droit civil, le droit des affaires, le droit pénal, le droit administratif, le droit international et européen, le droit social ou encore le droit fiscal. D’une durée de 3 heures et dotée d’un coefficient 2, cette épreuve prend également la forme d’un cas pratique.  

Enfin, la dernière épreuve écrite concerne la procédure applicable à la spécialité choisie. D’une durée de 2 heures et affectée d’un coefficient 2, elle évalue la maîtrise des règles procédurales spécifiques à la matière sélectionnée par le candidat.  

Si les épreuves écrites sont validées, les candidats accèdent aux épreuves d’admission, qui se déroulent généralement en décembre. 

·      Les épreuves d’admission 

Les épreuves d’admission de l’examen d’accès au CRFPA sont orales et visent à évaluer les compétences juridiques du candidat ainsi que sa capacité à s’exprimer et à argumenter de manière claire et structurée. Elles se composent du grand oral et d’une épreuve de langue qui est obligatoirement l’anglais. 

L’épreuve la plus redoutée est le grand oral, officiellement intitulé « épreuve de droit et libertés fondamentaux ». D’une durée d’une heure et 45 minutes et affectée d’un coefficient 4, elle se divise en deux parties : une préparation d’une heure et un exposé suivi d’un entretien d’une durée de 45 minutes devant un jury composé d’un universitaire, un magistrat, et un avocat. 

Le candidat tire au sort un sujet en lien avec les droits et libertés fondamentaux et dispose d’un temps de préparation lui permettant de structurer son raisonnement et préparer son argumentation. Lors de l’oral, il commence par un exposé d’une quinzaine de minutes, puis répond aux questions du jury, qui peut élargir la discussion à d’autres thématiques juridiques ou à l’actualité. Cette épreuve évalue non seulement les connaissances juridiques du candidat, mais aussi sa capacité à argumenter, à convaincre et à gérer son stress. 

En complément, les candidats doivent passer une épreuve d’anglais. Il s’agit d’un entretien d’une durée d’environ quinze minutes, affecté d’un coefficient un, et qui consiste en la lecture et le commentaire d’un texte juridique ou d’actualité suivi d’un échange avec l’examinateur. Cette épreuve vise à vérifier la compréhension et l’expression orale du candidat en anglais. 

L’admission définitive repose donc sur une combinaison des résultats obtenus aux épreuves écrites et orales. Les candidats ayant atteint la moyenne sont déclarés admis et peuvent alors s’inscrire dans un centre régional de formation à la profession d’avocat afin d’entamer leur formation. 

Quelques précisions sur l’examen 2025 

Pour la session 2025 de l’examen d’accès au CRFPA, les épreuves d’admissibilité se dérouleront aux dates et horaires suivants en France métropolitaine : 

  • Note de synthèse : lundi 1er septembre, de 13h à 18h.
  • Droit des obligations : mardi 2 septembre, de 13h à 16h. 
  • Épreuve de spécialité : mercredi 3 septembre 2025, de 13h à 16h. 
  • Épreuve de procédure : jeudi 4 septembre 2025, de 13h à 15h. 

 

Les candidats résidant hors de la métropole, notamment dans les départements et régions d’outre-mer, sont invités à consulter le site du Conseil National des Barreaux (CNB) pour connaître les dates et horaires spécifiques applicables à leur localisation. 

- Article 54 du décret n° 2023-1125 du 1er décembre 2023 relatif à la formation professionnelle des avocats