Trouver sa phrase d’accroche reste toujours un dilemme, un juste équilibre à trouver pour rester dans la thématique de la dissertation tout en étant original et en donnant envie à votre lecteur / correcteur de s’attarder sur votre devoir et d’y prêter une plus grande attention. 

Pour débuter ce sujet sur les phrases d’accroche il est essentiel de définir ce qu’est une dissertation juridique, de déterminer à quoi correspond la phrase d’accroche avant de s’intéresser au sujet même de la dissertation : la liberté d’expression.


La dissertation juridique constitue l’exercice le plus courant des études de droit, elle consiste en une discussion sur un sujet et se compose d’une introduction, d’un plan apparent en deux parties et deux sous parties ainsi que d’une conclusion. L’exercice de dissertation juridique a pour objectif d’évaluer la réflexion de l’étudiant et sa faculté à prendre du recul sur un sujet. La dissertation juridique nécessite une rigueur impérative, une prise de position prudente dans le devoir avec l’utilisation de sources juridiques (ouvrages, revues ou manuels). 


L’accroche est le point d’entrée dans la dissertation juridique, elle débute non seulement l’introduction mais également votre devoir. Elle annonce le thème de votre devoir et a pour rôle « d’accrocher » l’œil du lecteur, de donner envie de lire le devoir et surtout de refléter une grande qualité pour faire « bonne impression ».  Cette accroche peut être contextuelle, se composer d’une citation ou partir d’un simple constat et doit faire le lien avec le sujet de la dissertation.  L’accroche peut être constituée d’une seule phrase ou faire l’objet d’un petit paragraphe de manière indifférente. Elle peut laisser apparaitre l’idée du devoir en évoquant la problématique ou introduisant l’idée des contradictions que peut poser le sujet. 


Ici, le sujet traite de la liberté d’expression donc il est judicieux avant d’énoncer des exemples de phrases d’accroche de définir rapidement ce que désigne ces termes. La liberté d’expression est une liberté fondamentale permettant à chacun de s’exprimer ou non de manière libre et par tout moyen (oral, artistique, sonore…). La liberté d’expression est très liée avec d’autres droits et libertés fondamentaux.


La liberté d’expression est garantie par l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et reste limitée par la loi afin de ne pas en abuser. En effet, la Convention européenne des droits de l’Homme qui prévoit la protection de la liberté d’expression en son article 10 tout en admettant des limitations à cette liberté pour certains motifs : l’intérêt général (par exemple, des justifications liées à la sécurité nationale, l’intégrité du territoire ou encore la sureté), en raison de l’existence d’un devoirs de réserve pour les agents publics ou d’une obligation de secret professionnel (pour certaines professions libérales, …), afin de protéger d’autres droits tels que ceux de la personnalité qui comprennent le droit à la vie privée, afin de protéger les personnes contre la commission d’infractions (harcèlement, discriminations, diffamations, injures publiques,…) et enfin dans le but de protéger certains documents relatifs à des secrets de la défense nationale ou relatifs au secret de l’instruction pénale. La définition juridique de la liberté d’expression démontre la complexité à la concilier avec d’autres droits, en effet les juridictions constitutionnelle et européenne doivent effectuer un contrôle de proportionnalité pour mettre en balance la liberté d’expression avec les autres droits et libertés qu’elle peut heurter.  


Voici donc quelques exemples de phrases d’accroche pour une dissertation juridique : 

1. Le 25 aout, Pavel Durov, fondateur du réseau social Télégram a été arrêté par les autorités françaises pour diverses infractions notamment de bande organisée imputées à son logiciel de messagerie. Telegram est une plateforme de messagerie connue pour mettre en place un fort cryptage garantissant la confidentialité des échanges entre ses utilisateurs, cependant cette arrestation interroge sur les limites de la liberté d’expression notamment vis-à-vis d’impératif de sécurité et d’investigations pénales. 


2. Depuis plusieurs années, le phénomène des fakes news fait l’objet d’une forte sensibilisation et même d’une modération accrue dans l’espace numérique européen démontrant une limite certaine à la liberté d’expression en sanctionnant par la censure de l’utilisateur le fait d’exprimer un message politique qui constitue une désinformation du public.


3. L’article 11 de la DDHC affirme que « tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » et consacre la liberté d’expression en tant que liberté fondamentale. Cette protection de la liberté d’expression est européenne puisque la Cour européenne des droits de l’Homme la protège également démontrant de son caractère universel. 


4. Alors que la France consacre la liberté d’expression, de nombreuses limites y sont posées ce qui donne lieu à une jurisprudence contrasté comme l’a décrit le professeur Guy Carcassonne dans un cahier du Conseil constitutionnel de juin 2012 dont les problématiques restent d’actualité. 


5. Sans liberté d’expression il ne peut pas y avoir de régime démocratique, pour autant dans le contexte de conflit israélo-palestiniens certains messages politiques ont pu faire l’objet de censure qui a été dénoncée par la ligue des droits de l’Homme dans un communique d’avril 2024 démontrant les dangers perpétuels qui menacent cette liberté. 



En conclusion, les phrases d’accroche sur la liberté d’expression peuvent mettre en exergue le paradoxe d’une liberté et de ses limites ou alors elles peuvent prendre en compte une actualité, le contexte dans lequel s’inscrit le sujet.