Cette prise de parole devrait se concrétise, dans les faits, par des mesures "chocs" et qui seront mise en oeuvre par la secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'économie et des finances, Agnès Pannier-Runacher.


Le système de santé français, une profonde mutation

Cette profonde mutation du système de santé français s'est effectuée en fonction de facteurs tenant à la fois à la politique et à l'économie. Or un tel système, par ailleurs aussi structurant que celui de la santé, doit être pensé et considéré de manière générale, c'est-à-dire concernant tous ses aspects, structurels, fonctionnels mais aussi concernant l'ensemble de ses acteurs, et non seulement les aspects purement économiques.

C'est précisément la politique entourant la question du médicament qui constitue une illustration parfaite du manque de réflexion à ces égards précités. Et, dans le cadre du système de production des médicaments, l'Hexagone est devenu un marché considéré comme moins rentable que d'autres Etats, et surtout fortement contraignant, ce qui a amené les industries pharmaceutiques, de fabrication de médicaments à partir pour l'étranger. En d'autres termes, enfin, par la délocalisation de la base productive française de médicament, c'est toute l'industrie de production des médicaments qui a fait encourir des risques importants, qui se sont avérés non exagérés pendant la crise. En effet, cette délocalisation a créé une concurrence de la part des Etats dans lesquels la délocalisation a eu lieu, notamment par un transfert de savoir-faire, mais surtout une dépendance de plus en plus conséquente vis-à-vis des nouveaux Etats producteurs.


La dimension stratégique du gouvernement et le système de santé

La crise sanitaire connue dernièrement dans le monde et donc également en France a montré qu'il était nécessaire de prendre en compte la dimension industrielle dans le cadre du système de santé ; il faut en effet prévoir la mise en oeuvre d'un réel système d'approvisionnement des médicaments et autres produits de santé, de manière pérenne. En réalité, ce qui a eu lieu jusqu'à présent a résidé dans la simple prise en compte de la nécessité de "faire des économies", économiser encore et toujours et surtout préserver les marges pour l'industrie du médicament. Or c'est bien la production de médicaments qui en a pâtit lourdement. Ces nouvelles stratégies mise en place ont alors créé de nouvelles dépendances à l'égard même des fournisseurs, basés de plus en plus loin de l'Hexagone, notamment en Asie.

Ce texte économique, de la recherche de toujours plus de marges, a bien démontré ses limites, notamment du point de vue de l'approvisionnement. Par exemple, l'Inde avait décidé de conserver, au bénéfice exclusif de sa population, des médicaments pouvant être utiles dans le cadre de la lutte contre la pandémie. Faire produire ailleurs constitue alors une réelle perte de souveraineté sanitaire, du point de vue de l'approvisionnement mais aussi, parfois, du point de vue de la qualité des produits pouvant être importés.

Finalement, il existe dans un domaine bien particulier, celui de l'armement, une notion, un concept caractéristique, celui de technologie souveraine. Ce concept pourrait tout à fait service de point de référence quant au développement de l'industrie de la santé en France.

Il reste à voir ce qui sera proposé puis effectivement mis en oeuvre par le Chef de l'Etat et les ministres responsables.