En effet, avec la nomination de Didier Migaud au poste de garde des Sceaux nous avons pu vivre une entrée en fonction qui a suscité de nombreuses réactions, et suppose tout autant de nombreuses attentes ; tant en raison de son parcours que de ses prises de position et de ses compétences dans la gestion des finances publiques. Afin d’appréhender au mieux ce que son mandat en tant que ministre pourrait signifier pour notre justice française et son administration, apparaît comme absolument essentiel d'examiner dans le détail le profil de ce personnage pour trop inconnu.


I - Profil de la vie du nouveau Ministre de la Justice

Didier Migaud, figure de la politique française, est reconnu par les spécialistes, bien qu'il ne soit pas très présent sur la scène politique et administrative. Né le 6 juin 1952, il a consacré une grande partie de sa carrière au service public et à son développement, ce qui rend d’autant plus remarquable qu'il ait réussi à devenir un des élèves de l'Institut d'études politiques de Grenoble. Il est connu pour son excellence universitaire, et a mis à profit sa maîtrise en droit public dans tous les aspects de sa vie professionnelle. Après cette première phase universitaire, M. Migaud a su se distinguer de ses pairs en politique par l’expression d’une expertise étendue dans le domaine des finances publiques; Il a pu le mettre en évidence avec des postes successifs qui ont nécessité des connaissances qu’il a mises à profit tout au long de sa carrière.

Pour ce qui concerne la période antérieure à sa récente nomination en tant que ministre de la Justice autrement appelé garde des Sceaux, Monsieur D. Migaud était tout à fait impliqué dans deux sphères à la dualité équivoque, c’est-à-dire, la comptabilité publique, et le contrôle des finances de l’État. Il est notamment reconnu pour son mandat dans une institution française bien connue, la tête de la Cour des comptes. Celle-ci est la clé de voute chargée de vérifier la bonne gestion de l’argent public et de l’évaluation des politiques publiques. Il en fut même le Premier président entre 2010 et 2020, un rôle qui lui a permis de superviser des audits sur de nombreux sujets d'importance. Il s’agit ici d’affaires internes dont les préoccupations concernent la bonne conduite des relations internationales et la gestion intérieure du pays. Ces missions qui furent les siennes lui permirent de gagner la réputation d’homme rigoureux, intègre et attentif aux détails.


II - Actions notables pour la vie publique

Les contributions de Didier Migaud ont été nombreuses pour la vie publique française, et les citer toutes semble assez inopportun. Toutefois il est important de connaître son influence sur la modernisation de la Cour des comptes. Car c’est sous sa direction que cette institution a pu devenir l’un des organes centraux dans l’action menée pour la transparence en politique française, tant au niveau gouvernemental que parlementaire. Plus encore il a imposé la publication de rapports réguliers et la mise en place d’une communication directe entre les citoyens et cette institution afin de garantir une information libre et éclairée pour tous. C’est donc bien son travail qui a pu mettre en lumière certaines dérives budgétaires de ces dernières années, dans des secteurs sensibles comme ceux de la santé, de la défense ou encore de l’éducation.

Tout à fait autrement, le nouveau personnage politique français est connu pour avoir joué un rôle clé dans l’adoption de la Loi de programmation des finances publiques. Il a lui-même supervisé l'application de cette loi, notamment en encadrant les dépenses pendant de nombreuses années. C’est dans de telles circonstances qu’il a pu démontré des capacités en leadership qui ont été pour le moins remarquable et ses équipes ont signalé les réalisations significatives qui ont conduit à des économies considérables. De cette façon il a énormément contribué à rétablir l'équilibre budgétaire indispensable pour maintenir les services publics. C'est ainsi qu'il a pu établir la réputation et la renommée de ses compétences en gestion.


En sus de ce travail effectué pour la Cour des comptes en tant qu’un des officiels en charge de la direction de l’institution, Didier Migaud dispose d’une expérience importante dans le domaine législatif pur. En effet de 1988 à 2010 il a tenu le rôle de député de l’Isère, ce qui lui a permis d’arriver en tête de la direction des finances de l’Assemblée nationale, il combine dès lors Parlementarisme et institutionnalisme. Son mandat lui aura permis d’être reconnu pour sa capacité à trouver des compromis et à rassembler sous une seule égide, en l’occurrence celle de la transparence.


III - Orientation politique du Garde des Sceaux

Pour ce qui concerne la politique en tant que telle, notre nouveau garde des Sceaux est plus généralement perçu comme une figure de la gauche modérée ; néanmoins il a commencé sa carrière avec une étiquette discutable, celle du parti socialiste. C’est donc grâce à l’épreuve du temps qu’il a réussi à se forger une réputation de technocrate servant plus l’intérêt général que lui-même, et allant surtout au-delà des clivages partisans.

Maintenant qu’il est ministre de la Justice, et donc Garde des Sceaux, il est peu probable de voir Monsieur Migaud adopter une posture tout à fait idéologique, car il est supposé suivre une seule ligne politique, c’est-à-dire celle du gouvernement. Mais ses sensibilités personnelles sont bien connues, car il a toujours milité à titre individuel pour ce qui à trait à la transparence des procédures, et pour plus de probité dans l’administration de la justice. Plus encore, il a fait preuve de beaucoup d’engagement dans la gestion des finances publiques qu’il avait entre les mains.


IV - Ce que l’on est en droit d’attendre durant son mandat

La nomination de Didier Migaud au poste de ministre de la Justice intervient dans un contexte marqué par des défis significatifs pour le système judiciaire français. D’une part, les tribunaux sont confrontés à un encombrement chronique, avec des délais de traitement de plus en plus longs qui minent la confiance des citoyens dans l’efficacité de la justice. D’autre part, les réformes récentes, notamment celles de la loi de programmation pour la Justice, ont soulevé des questions quant à leur application concrète et à leur impact sur le terrain.

Après une telle nomination, nous sommes en droit d’attendre de la part de notre ministre de la justice qu’il prenne position dans l’arc politique actuel, et qu’il tente de conserver une certaine stature d’indépendance vis-à-vis des manœuvres politiques qui sont à l’œuvre au sein de l’Assemblée nationale. Il lui faudra notamment poursuivre les réformes qui ont été engagées par son prédécesseur tout en adoptant une approche pragmatique, on pense alors en particulier aux pressions qui sont exercés sur son ministère en ce qui concerne la modernisation des procédures judiciaires.

D’une tout autre façon, c’est l’allocation des ressources qu’il lui faudra réviser. Et s’il est supposé être un expert de la Cour des Comptes, il se pourrait bien qu’il soit lui-même auditionné, nous verrons après quelques mois d’exercices s’il soumet ou non un plan de redressement ou de rationalisation des finances publiques dirigées vers ses services. L’espoir persiste pour l’heure en ce qui concerne les coupes budgétaires, car notre ministre y préfère généralement des solutions plus pratique et moins destructrices.


Conclusion

Après sa nomination comme nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud aura l’opportunité d’ouvrir une nouvelle page de la vie du système juridique français. C’est alors son expérience qui pourra s’exprimer, car son travail de gestion des finances publiques et sa réputation de rigueur sont pour le moins attendu, plus en particulier en ces temps où la justice française apparaît comme trop laxiste. Une approche pragmatique serait par ailleurs plutôt en faveur de la transparence que Monsieur Migaud à laisser apparaître lors de ses récentes prises de paroles. Son action telle qu’il l’a décrite sera de mener une politique de justice sociale, visant à réformer et améliorer ces pans de justices que sont l’accès à un procès équitable et les conditions de détention.