S'agissant ici d'une fiche, cette dernière ne comprendra pas l'ensemble des notions et des développements qui seraient effectués dans un cours par nature plus complet.


Des classifications classiques

Au départ, les philosophes politiques se sont surtout penchés sur une classification des régimes politiques en tentant de définir les meilleurs régimes en effectuant une comparaison de ces derniers afin d'en faire jaillir le meilleur d'entre tous. Ce sont alors des classifications descriptives mais aussi prescriptives.

Ainsi, Aristote distinguait dans la pratique deux catégories de régimes politiques, à savoir : les régimes purs et les régimes dévoyés. Pour lui, les premiers poursuivent l'intérêt commun et ont pour fondement principal la justice ; les seconds poursuivent, pour leur part, des intérêts particuliers, c'est-à-dire ceux des dirigeants de ces régimes. Il oppose alors démocratie et oligarchie.

Montesquieu opposera la monarchie française à la monarchie anglaise en se fondant sur plusieurs critères, dont la nature des personnes qui exercent le pouvoir ; la forme du gouvernement qu'il appelle d'ailleurs la constitution : de ce fait, l'auteur distingue le gouvernement monarchique du gouvernement républicain du gouvernement despotique. Il distingue alors un régime politique en fonction de l'existence matérielle d'une loi particulière. Il vient même parler de passion qui serait fonction de chacun des régimes politiques. Autrement dit, il considère qu'il n'existe pas de république sans vertu, qu'il n'existe pas de monarchie sans honneur et qu'il n'existe pas de despotisme sans crainte. Pour lui, finalement, le meilleur des gouvernements est considéré comme tempéré : alors, celui-ci est basé sur des lois fixes ce qui permet d'exclure la tyrannie d'un seul individu ; la vertu permet l'égalité des citoyens ; en dernier lieu, le gouvernement repose sur un équilibre des pouvoirs.


Des classifications contemporaines

Ce sera à partir des années 1960 que de nouvelles réflexions auront notamment lieu à l'égard de cette notion puisque la décolonisation permet la naissance de nouvelles nations, de nouveaux Etats. Dans ces nouvelles réflexions, les régimes politiques sont distingués d'une certaine modernité mais aussi d'un degré de développement. Les réflexions ont donc lieu à l'égard des relations qui existent entre les développements économiques et sociaux mais aussi la démocratisation de ces régimes. La question qui se posait alors était celle de savoir si le développement d'un Etat et leur enrichissement (et partant ceux des sociétés qui s'y affèrent) sont nécessaires à la mise en place de systèmes démocratiques ? David Apter va distinguer deux types particuliers de régimes, le premier : le système de mobilisation basé, comme au Rwanda, sur une révolution sociale mais aussi un renouvellement des valeurs ; le second : le système communautaire basé sur un compromis dans la transformation et de la société et de l'économie, comme tel fut le cas au Sénégal. Pour sa part, ce qu'il appelle le système autoritaire renvoie à une notion de modernisation conservatrice qui implique que cette modernisation du régime est directement promu par le pouvoir en place, comme tel fut le cas au Nigéria.

Or il faut noter que cette classification prête le flanc à une vive critique dans la mesure où elle implique de concevoir la modernisation de ces sociétés sur le modèle même de l'Occident.

Une autre tendance réside, enfin, dans le degré de consensus qui est demandé par les gouvernés. Cela renvoie, aujourd'hui, précisément, au statut attribué aux partis d'opposition. Cela permet, in fine, de distinguer les régimes pluralistes qui mettent en oeuvre cette opposition des régimes autoritaires qui contraignent cette dernière à la clandestinité, à l'inexistence. De ce fait, le pluralisme est ou non toléré et effectivement appliqué.


Régime politique = système politique ?

La notion de système politique est bien plus étendue que celle de régime politique en ce qu'elle cherche à caractériser et déterminer des relations qui existent entre les différents protagonistes politiques mais aussi de certaines cultures particulières qui renvoient finalement à un ensemble de valeurs de même qu'à un ensemble de croyances et de modèles de gouvernement.