Retour sur les faits et la procédure

Fin février 2014, la Société Bygmalion et ses pratiques vont être dénoncées par l'hebdomadaire « Le Point ». Le magazine français accuse Jean-François Copé d'avoir mis en place un système de « fausses facturations » ou du moins d'avoir fait profiter à la Société Bygmalion de « facturations salées » à la défaveur du parti dont elle est censée assurer la communication.

En effet, alors qu'en 2012, Nicolas Sarkozy est en pleine campagne présidentielle. La Société Bygmalion profite de celle-ci pour surfacturer à l'UMP ses prestations par l'intermédiaire d'une de ses filiales, Event & Compagnie. Ainsi, l'UMP aurait versé environ 20 millions d'euros à cette filiale.

Quelques jours plus tard, le parquet de Paris décide d'ouvrir « une enquête préliminaire pour faux, abus de confiance et de biens sociaux ».

Le 26 mai 2014, l'avocat de la Société Bygmalion reconnaît « le système de fausses factures ». À partir de ce moment-là, les langues se délient, Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne présidentielle reconnaît lui aussi ce dispositif. Selon lui, « ces facturations n'ont servi qu'à dissimuler les dépenses réelles de la campagne ». Jean-François Copé, de son côté, démissionne.

Une information judiciaire est ouverte pour « faux, usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie ». Nicolas Sarkozy dit qu'il ne connaissait pas cette Société lors de la campagne.

De nombreuses mises en examen tombent (pas moins de 13), à l'encontre de plusieurs responsables de l'UMP et de la Société Bygmalion. L'on trouve les anciens collaborateurs de Jean-Francois Copé (Guy Alvès et Bastien Millot), le trésorier et le directeur de campagne, Jérôme Lavrilleux également.

Dernier rebondissement en date, la mise en examen de Nicolas Sarkozy en février de cette année. Alors que de son côté, Jean-François Copé est « simplement » placé sous le statut de témoin assisté.

Les enjeux politiques et juridiques

« Nicolas Sarkozy est mis en examen pour financement illégal de campagne électorale et placé sous le statut de témoin assisté pour faux, usage de faux et abus de confiance ». En clair, il est poursuivi pour avoir dépassé le plafond autorisé pour les dépenses de campagne présidentielle soit 22,5 millions d'euros.

Il risque une peine d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende selon l'article 113-1 du Code électoral.

Aujourd'hui, pour certains, cette mise en examen le met en difficulté dans le cadre de la primaire du parti « Les Républicains ». Cependant, il est toujours présumé innocent, en effet, aucun jugement définitif n'est intervenu. Et même si un jugement intervenait avant l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy aurait toujours la possibilité d'effectuer un recours.

Toujours est-il que cette affaire contrarie les participants à la primaire que sont Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy. Elle a un effet très défavorable sur le plan de la popularité.


Sources : Libération, France TV


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